LE TALON D'ACHILLE
sur une idée originale d'Aramis Mousquetayre
Genre : Dark Fantasy
Equipe d'auteurs :
Richard Mesplède
Loïc Lendemaine
Pascal Bléval
A.J. Crime
J’ai conquis la presque totalité du monde, la terre et le ciel, remporté des victoires improbables, des guerres invraisemblables, vaincu des titans, chassé les dieux de leurs palais, j’ai pourfendu mes ennemis et terrassé les dragons, détruit un univers pour en bâtir un autre. J’ai regardé les étoiles tomber avec indifférence, entendu les malédictions que l’on me lançait sans ciller, j’ai vu le soleil s’éteindre sans perdre espoir, senti les enfers s’ouvrir sous mes pieds sans pouvoir m’engloutir. Je suis soldat, chevalier et roi, la peur m’est inconnue, la défaite m’est impossible. Je vis avec la mort à mes côtés depuis des années, elle est ma compagne et mon démon, un loup incapable de déchirer ma chair ou de stopper la course de mon cœur. Aucun rempart ne m’arrêtera, aucune armée ne me vaincra, nulle magie ne sera assez puissante pour m’ensorceler. Il existe pourtant un être, un seul au monde capable de m’ôter la vie, un être d’une beauté inouïe, d’une douceur angélique, possédant la clé pour m’abattre, m’anéantir, me réduire en poussière et me disperser aux quatre vents. Elle est finalement mon seul trésor, celle que je ne peux conquérir, celle que je ne saurais blesser, flamme de la rébellion, fascinante et terrible, fragile et invincible. Elle est celle que j’aime… et qui me tuera.
La Genèse du Roi-Faucheur
"Je ne suis qu’un simple paysan, un homme sans richesse ni rêve de gloire. Je vivais heureux avec ma femme et mes enfants au milieu des blés. Mais vint le jour où des hordes barbares descendues du Nord arrivèrent, hache au poing. Ils détruisirent et brûlèrent mon monde, mon royaume n’est maintenant plus que poussière. Ils m’ont tout pris, m’ont arraché l’âme et le cœur et les ont jetés aux chiens. Ils ont brisé mes ailes, éteint mes soleils, fait de ma vie un enfer. Ils m’ont tué mais, malheureusement pour eux, ont oublié de m’achever… Je suis mort mais à présent plus dangereux que jamais, la rage coule dans mes veines, des torrents de lave sont en moi, prêts à se déverser sur mes ennemis. Je vais me relever, renaître de mes cendres au Pays des Ombres et me venger, devenir un démon, tout ce que je méprisais auparavant, pour leur offrir ce qu’ils méritent et redoutent tant, une fin affreuse et lente, un supplice éternel. Le Mal pour combattre le Mal, le feu pour vaincre le feu.
Je fais aujourd’hui le serment sur la tombe de ma vie passée de détruire leurs Olympes, anéantir leurs empires, fracasser leurs palais et leurs temples, me repaitre de leur chair et m’abreuver de leur sang, faire de leur sol un tombeau, une terre brûlée où plus rien ne repoussera jusqu’à la fin des temps…
Je vais revêtir les habits de la Mort, brandir le glaive de la Destruction et graver mon nom dans le marbre du Destin.
Je suis l’agneau devenu loup, l’homme qui deviendra dieu, le Destructeur des mondes. "
ACHILLE, connu plus tard sous le nom de Gilgamesh, Empereur d’Ascadys et Dieu vivant des Ombres
La Prophétie
C’est dans tes yeux que je revis,
Dans ton regard que ma folie
S’abîme, se perd et s’évanouit,
Dans ta lumière que je guéris,
Sous tes soleils que refleurit
La vie d’un homme vêtu de nuit,
À l’ombre douce de ta magie
Qu’au dieu vivant des Noirs Pays
Tu vas bientôt ôter la vie ;
Grâce à toi, dit la Prophétie,
Sur cette terre gorgée de pluie,
Je vais enfin trouver mon lit…
Sylam
Des massacres, des tueries ignobles, la destruction, partout, une odeur de mort qui ne se dissipe pas, qui imprègne les vêtements et les âmes, un goût de fin du monde dans la bouche et la sensation d’avoir été abandonné par les dieux… Le monde est devenu fou, la guerre a embrasé les cœurs et anéanti les rêves. Quant à moi, j’ai tout perdu, ma femme, Athéna, mes enfants, ma maison, mes espoirs. J’ai tant pleuré que mes yeux sont secs à présents, incapables de verser une larme. Dans ma poitrine, un vide immense, un sentiment qui me serre les entrailles comme une tenaille mortelle. Mais il existe une étincelle, non, une flamme, un feu qui m’embrase l’âme et le corps. La vengeance gronde en moi comme un loup enragé, j’ai mal aux poings à force de les serrer. Oui, la vengeance est là, elle m’étreint si fort que j’ai l’impression qu’elle va me broyer le corps et l’esprit. Ma peine s’est changée lentement en une soif de sang, celui des meurtriers qui m’ont tout pris, celui d’un roi barbare, Gilgamesh, que je rêve de tuer de mes propres mains. C’est pour cela que je suis ici ce soir, aux portes de la Cité d’Ebène, noire comme la nuit et aussi froide que la mort. C’est là que je trouverai le Destructeur des Mondes, là que l’épée de mes aïeux fera d’un simple berger un assassin impitoyable, déterminé à venger les siens, à tuer ces démons et à mourir. Mon nom est Sylam, fils d’Hélios, et c’est ici que mon histoire s’achève…
La dernière bataille
Le monde est en flammes, l’ennemi s’est rassemblé à nos portes, nous sommes les derniers défenseurs de notre patrie, une poignée d’hommes contre une nuée de démons… Nous sommes perdus mais nous combattrons avec toute la vaillance de nos cœurs et la ferme volonté de leur faire connaître l’enfer. Nous ne leur rendrons pas la tache facile, c’est le serment qu’ici chacun fait.
Venez, nos sabres et nos haches vous attendent et votre sang coulera à flots, il nous rendra pareils à des loups, ivres de rage et de faim ; nous vous taillerons en pièces et vous ferons regretter d’avoir un jour osé fouler notre terre ! Le monde se souviendra de vous comme d’une armée qui aura terrassé les nations du monde entier mais qui se sera brisé les crocs sur l’ultime rempart de la liberté.
Nous mourrons, c’est aussi certain que l’herbe ici ne sera plus verte demain, aussi sûr que la fin des temps n’est pas encore arrivée pour les hommes mais que la vôtre, vous la portez dans vos cœurs arrogants, l’arrogance de penser que vous nous vaincrez et que vous en ressortirez vivants…
Venez, fous que vous êtes, venez nous affronter et regarder la mort en face !
SKEYLL
Commandant de la Citadelle d’Odrik,
Royaume de Méroné
